Nous poursuivons notre découverte de l’île El Hierro (Canaries) qui a fait le choix d’un développement respectueux des habitants et de l’environnement. Tournant le dos au tourisme de masse qui caractérise Tenerife et Gran Canaria, El Hierro est restée fidèle à une économie d’agriculture et de pêche, offrant essentiellement au touriste des paysages magnifiques et des sites de plongée exceptionnels.
El Hierro est le premier, et à ce jour le seul, territoire ayant atteint l’autosuffisance énergétique. Mettant à profit les caractéristiques de l’île – des vents alizés constants et de forts dénivelés – une usine hydro-éolienne est capable de fournir 11,5 MW, alors que la consommation de la population est de l’ordre de 5 à 7 MW.
Cette usine combine astucieusement des technologies éprouvées pour pallier le manque de constance des énergies renouvelables : lorsque le vent souffle, 5 éoliennes de 2,3 MW chacune produisent plus d’énergie que n’en consomme l’île. Le surplus sert alors à pomper de l’eau dans un réservoir situé à 700 m d’altitude. Lorsque le vent baisse, cette eau alimente des turbines comme une usine hydroélectrique classique.
Ainsi, ce n’est que lors d’une baisse prolongée de la force des alizés que le recours à une centrale thermique classique est nécessaire. Une étude a été lancée pour compléter l’énergie du vent par les énergies solaire et géothermique afin d’atteindre une autonomie complète sur toute l’année.
En l’état actuel, l’usine génère des revenus substantiels qui sont utilisés pour investir dans la protection de l’environnement de l’île. Un exemple à suivre ?